Situer l’art dans sa réalité historique, lui donner le sens indispensable à sa survie, fut une des ambitions des manifestations artistiques récurrentes à Peyresq.
Des rencontres de sculpture de la fin des années quatre-vingt, dont certains projets sont restés visibles à Peyresq et dans les communes avoisinantes, en passant par les manifestations « Son-Image – Volume » couvrant de nombreuses activités locales et internationales, les projets de lecture du paysage réalisés avec des artistes de diverses nationalités, ainsi que les nombreuses rencontres d’artistes de tous horizons, Peyresq est resté un lieu privilégié pour toute réflexion et pratique artistique.
De nombreuses expositions, concerts et manifestations théâtrales ont prouvé non seulement sur place mais dans d’innombrables villes ou villages, le niveau de qualité de leurs démarches.
Exposition de sculptures au « Parc Egmont » à Bruxelles, expositions d’œuvres issues du projet « lecture du paysage » au centre d’art culturel des Chartreux à Bruxelles et au musée « Regain de l’histoire » à Annot, expositions Annot, Colmars, Beauvezer et au siège de l’association « Peyresq Centre d’Art International » sans oublier le village même.
Lieu de l’infini, de la lumière où le silence et la beauté d’un monde presque oublié sont maintenu par les traces de la mémoire bien présentes, mais fragiles. Un monde du sensible perdu dans un océan de vie, de mouvement, de parole et de travail.
Un monde où l’on retrouve l’essence des choses, des êtres, où l’on peut vivre en harmonie avec la lumière et le temps.
On y explore l’infini tant au point de vue intérieur qu’extérieur, on y touche l’art, la poésie.
La préoccupation de tout chercheur de tout artiste est la rencontre de l’autre.
L’isolement, la quiétude et le silence des lieux facilitent cette expérience.
Loin d’une civilisation imposante, de statistiques et de compétitions, dans le silence d’un monde serein et vierge où les seuls sons sont ceux d’une nature en effervescence.
On peut y appréhender les couleurs des saisons, les vibrations de la lumière ou des ombres sur une infinité de matières et de formes, suivre les mouvements de la terre qui se confondent avec le ciel pour devenir des nuages.
Voir s’atténuer doucement les couleurs puis les sons pour ne plus voir qu’une infinité d’étoiles dans un noir d’une densité incommensurable. Beauté pure et limpide.
L’artiste du XXIè siècle est confronté avec l’illusion d’accélération de notre société et le vertige de nouvelles technologies proposées par les médias. Le retour à des valeurs qualitatives et non quantitatives est une alternative souhaitable aux artistes actuels.
De nombreuses rencontres autour des arts plastiques et du dessin dans ce lieu géographiquement isolé, qui propose des richesses botaniques et géologiques, a permis à chaque acteur d’être confronté non seulement avec la beauté, mais également de retrouver un monde intérieur devenu bien souvent inaccessible.
La beauté des paysages et la nature sauvage du site ont permis à chacun de trouver les ressources nécessaires pour réaliser des dessins, peintures ou sculptures sur place ou de nourrir l’imaginaire pour des réalisations ultérieures.
Les échanges entre les différents artistes ont amenés des projets de réalisations communes soit sous forme d’expositions, d’éditions ou d’autres réalisations en partenariat avec les associations locales et particulièrement avec l’association « Art et Culture Fabri de Peiresc ».
Frank Vantournhout
Directeur des cours du soir de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles