L’année 1988 a marqué ma vie de nombreux événements, ma nomination comme jeune directeur des cours du soir de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, ma rencontre avec de nombreuses personnalités de la vie culturelle bruxelloise dont Mady Smets.
En tant que présidente de l’association Pro-Peyresq, Mady Smets était constamment à la recherche de projets culturels, scientifiques ou artistiques, c’est dans ce cadre là, qu’elle m’avait proposé de participer à la mise sur pied d’un premier symposium de sculpture, ceci avec des professeurs et des artistes professionnels. Cette première manifestation eut lieu fin des années quatre-vingt et fut le début d’une longue amitié pendant laquelle nous avons défendu ensemble de nombreux projets artistiques tous au départ de Peyresq.
La rencontre des artistes avec ce lieu unique a permis la réalisation de quantité d’œuvres, tant dans le domaine des arts plastiques, que dans celui du théâtre ou de la musique. L’infini beauté, le calme et l’éloignement de toute vie citadine ouvrent cet endroit à la réflexion artistique la plus intense.
Malgré la présence très développée du monde scientifique, l’art a toujours eu sa juste place à Peyresq et des échanges avec les différents résidants ont proposé des ouvertures nouvelles aux artistes de tous horizons.
Des projets communs tels, les cafés « arts et sciences » ont vu le jour à Bruxelles et de nombreux contacts avec le monde scientifique local ont permis la réalisation et la publication de certains projets.
Les rêves de Nicolas-Claude Fabri de Peiresc, Seigneur de Peyresq au XVIIè siècle, humaniste, chercheur, épistolier, astronome ainsi que les visions plus contemporaines des initiateurs de la reconstruction de Peyresq, deviennent une réalité, après une longue période de reconstruction du village.
Des artistes de toutes les nationalités, ont rêvé dans ce lieu pittoresque et idyllique et ont ramené dans leurs fardes des traces de ce site exceptionnel.
A l’heure de la communication, de la vitesse et la consommation à outrance, les références aux valeurs ancestrales sont des plus positives pour chacun d’entre nous, elles nous permettent de nous ressourcer et d’aborder les notions de temps et d’espace avec une plus grande sérénité.
Nous avons besoin de lieux comme celui-là, pour retrouver nos racines et comprendre les fondements de notre monde contemporain.
Frank Vantournhout
Directeur des cours du soir
de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles