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L'Inauguration de la place Fondane à Paris



La plaque de la place Fondane. Photo prise par Frédéric Le Dain Allocution de Monique Jutrin, le 21 mai 2006 lors de l’inauguration de la place Fondane Mr Jean Tiberi, maire du cinquième arrondissement Mme Lyne Cohen –Solal, adjointe au maire de Paris Mr Jean-François Guthmann, président de l'OSE Et tous ceux qui sont présents, venus de près ou de loin, que j'aimerais nommer par leur nom, et aussi tous ceux qui sont présents en pensée, je m'adresse à vous tous. Benjamin Fondane, qui quitta Bucarest en 1923 pour s'établir à Paris, a toujours été attaché à ce quartier. Après avoir vécu quelques années au 19 rue Monge, il s'installa au 6 rue Rollin à partir du 15 avril 1932. C'est ici qu'il écrivit la plus grande partie de son œuvre en langue française. Œuvre immense de poète, de philosophe, d'essayiste, de dramaturge, que nous évoquerons cette après-midi lors de l'hommage qui lui sera rendu au Mémorial de la Shoah. Dénoncé en tant que Juif, Benjamin Fondane fut arrêté le 7 mars 1944, en même temps que sa sœur, Line Wechsler, et incarcéré à Drancy. Geneviève Tissier, épouse de Benjamin Fondane, réussit à obtenir sa libération en tant qu'époux d'une aryenne, mais Fondane refusa d'être libéré sans sa sœur. Le 30 mai 1944 ils furent tous deux déportés à Auschwitz, où Fondane périt dans la chambre à gaz le 2 ou le 3 octobre 1944. Lorsque Geneviève Fondane apprit sa mort, elle écrivit au poète Claude Sernet : "Oui, les nazis n'ont pas seulement tué mon mari, mais aussi Benjamin Fondane. Mais c'est Benjamin Fondane qui rend si présent, si vivant en moi, mon mari. Et ses assassins ne peuvent empêcher que sa mort ne fasse partie de son message." Depuis quelques années la Société Benjamin Fondane s'efforce de ressusciter cette œuvre restée si actuelle par les questions qu'elle pose au lecteur de notre époque. Dans ce but, nous avons fondé une revue, créé un site internet, nous organisons des séminaires et des colloques. Lorsque nous avons posé une plaque sur la façade du 6 rue Rollin le 15 novembre 1999, nous avons découvert qu'il y avait ici un espace qui semblait attendre d'être nommé. Nous tenons à remercier, vivement, tous ceux qui nous ont soutenus dans cette entreprise : la mairie de Paris, la mairie du cinquième arrondissement, et en particulier Mme Lyne Cohen-Solal. En quelque sorte, nous avons la sensation d'avoir ramené Benjamin Fondane dans un lieu qui lui était cher, le sentiment d'avoir, malgré tout, restauré quelque chose, réparé une parcelle d'iniquité. Et merci encore à tous ceux qui ont tenu à être avec nous aujourd'hui. Inauguration de la place Benjamin Fondane à Paris le 21 mai 2006. De gauche à droite Mr Jean Tibéri, Monique Jutrin et Mme Lyne Cohen-Solal (Photo prise par Régine Stambor)



			La plaque de la place Fondane. Photo prise par Frédéric Le Dain

	Allocution de Monique Jutrin, le 21 mai 2006 lors de l’inauguration de la place Fondane Mr Jean Tiberi, maire du cinquième arrondissement Mme Lyne Cohen –Solal, adjointe au maire de Paris Mr Jean-François Guthmann, président de l'OSE Et tous ceux qui sont présents, venus de près ou de loin, que j'aimerais nommer par leur nom, et aussi tous ceux qui sont présents en pensée, je m'adresse à vous tous.
		Benjamin Fondane, qui quitta Bucarest en 1923 pour s'établir à Paris, a toujours été attaché à ce quartier. Après avoir vécu quelques années au 19 rue Monge, il s'installa au 6 rue Rollin à partir du 15 avril 1932. C'est ici qu'il écrivit la plus grande partie de son œuvre en langue française. Œuvre immense de poète, de philosophe, d'essayiste, de dramaturge, que nous évoquerons cette après-midi lors de l'hommage qui lui sera rendu au Mémorial de la Shoah. Dénoncé en tant que Juif, Benjamin Fondane fut arrêté le 7 mars 1944, en même temps que sa sœur, Line Wechsler, et incarcéré à Drancy. Geneviève Tissier, épouse de Benjamin Fondane, réussit à obtenir sa libération en tant qu'époux d'une aryenne, mais Fondane refusa d'être libéré sans sa sœur. Le 30 mai 1944 ils furent tous deux déportés à Auschwitz, où Fondane périt dans la chambre à gaz le 2 ou le 3 octobre 1944. Lorsque Geneviève Fondane apprit sa mort, elle écrivit au poète Claude Sernet : "Oui, les nazis n'ont pas seulement tué mon mari, mais aussi Benjamin Fondane. Mais c'est Benjamin Fondane qui rend si présent, si vivant en moi, mon mari. Et ses assassins ne peuvent empêcher que sa mort ne fasse partie de son message." Depuis quelques années la Société Benjamin Fondane s'efforce de ressusciter cette œuvre restée si actuelle par les questions qu'elle pose au lecteur de notre époque. Dans ce but, nous avons fondé une revue, créé un site internet, nous organisons des séminaires et des colloques. Lorsque nous avons posé une plaque sur la façade du 6 rue Rollin le 15 novembre 1999, nous avons découvert qu'il y avait ici un espace qui semblait attendre d'être nommé. Nous tenons à remercier, vivement, tous ceux qui nous ont soutenus dans cette entreprise : la mairie de Paris, la mairie du cinquième arrondissement, et en particulier Mme Lyne Cohen-Solal. En quelque sorte, nous avons la sensation d'avoir ramené Benjamin Fondane dans un lieu qui lui était cher, le sentiment d'avoir, malgré tout, restauré quelque chose, réparé une parcelle d'iniquité. Et merci encore à tous ceux qui ont tenu à être avec nous aujourd'hui.

Inauguration de la place Benjamin Fondane à Paris le 21 mai 2006. De gauche à droite Mr Jean Tibéri, Monique Jutrin et Mme Lyne Cohen-Solal (Photo prise par Régine Stambor)