Conférencier : |
Nicole Dhombres, Docteur en Histoire |
Lieu : |
Annot, Campus Européen Platon |
Date : |
13 juin 2009 |
Conférenciers : |
Jean-Pierre Sivan, Ancien Directeur de l’Observatoire St-Michel de Provence et |
Lieu : |
Annot, Campus Européen Platon |
Date : |
2 juillet 2009 |
Conférenciers : |
Jean Dhombres, Directeur d’études à l’EHESS, |
Lieu : |
Peyresq, salle Vinci |
Date : |
3 juillet 2009 |
Conférencier : |
Anne Roth-Congès, Chargée de recherche au CNRS?Centre Camille Julian Archéologie méditerranéen et africaine |
Lieu : |
Peyresq, salle Vinci |
Date : |
15 juillet 2009 |
Conférencier : |
René Dalemans, Historien de l’Art, Université Libre de Bruxelles |
Lieu : |
Villars-Colmars, salle polyvalente |
Date : |
5 août 2009 |
Conférencier : | Olivier Joseph, Editeur et Historien |
Lieu : | Peyresq, salle Vinci |
Date : | 14 août 2009 |
Conférencier : | Jean Dhombres, Directeur d’études à l’EHESS |
Lieu : | Saint-André-les-Alpes, salle polyvalente |
Date : | 27 août 2009 |
Compte rendu :
On a pris l’habitude de parler de “l’affaire Galilée” depuis l’époque même où vivait ce savant. C’est que l’enjeu dépasse l’histoire d’un homme pour atteindre l’histoire même de l’homme, notre histoire donc. A partir de l’été 1633, Galilée dut vivre en résidence surveillée près de Florence, ayant risqué à Rome la torture et l’emprisonnement à vie. Officiellement, pour avoir soutenu que la Terre tournait autour du Soleil et tournait sur elle-même en 24 heures. Peiresc, seigneur du village actuel de Peyresq, qui avait sympathisé avec Galilée lorsque ce dernier était professeur de mathématiques à Padoue, au tout début du XVIIe siècle, et bien qu’abbé de Guîtres et conseiller du Parlement de Provence, n’hésitait pas à écrire au neveu du pape, pour dire combien l’histoire jugerait sévèrement la papauté, et sans doute le catholicisme, pour avoir laissé ainsi condamner le savant. De cette histoire connue de tous, Jean Dhombres, le conférencier venu une nouvelle fois à Saint-André les Alpes, ne cherchait pas dans les comportements personnels de Galilée à trouver on ne sait quelles excuses pour les juges romains. Même si l’homme était peu commode, mordant et vif, comme le sont le plus souvent les intellectuels qui ne sont pas des courtisans. Il s’agissait plutôt de comprendre par quels mécanismes le pouvoir romain, par le biais du tribunal de l’inquisition et par la commission de l’index des livres prohibés, en était arrivé à condamner Galilée. Alors que ce dernier avait été un ami du cardinal Mafeo Barberini, avant qu’il ne soit élu pape en 1623. Il s’agissait aussi de comprendre comment l’université, pour sauver un système philosophique ancien, avait préféré lancer le débat sur l’interprétation de l’Ecriture sainte. Au risque d’en pervertir la valeur, en créant un fondamentalisme du sens littéral dont les dangers se font sentir de nos jours encore dans bien des religions. Il fallait de plus comprendre l’importance des alliances politique alors que la guerre avait repris en Allemagne et dans les Pays-Bas espagnols, et entraînait bientôt la lutte entre l’Espagne et la France, toutes deux puissances catholiques. Du côté de l’Inquisition, il faut comprendre comment un système peut devenir totalitaire, et échapper même au pouvoir qui lui a donné une mission; du côté de l’université et de intellectuels, il faut aussi comprendre que le progrès n’est pas un long fleuve tranquille, et que le savant, qui peut aussi bien que tout homme être aveuglé par ses passions, n’en dispose pas moins de moyens essentiels avec le raisonnement, l’expérimentation, les mathématiques, et la discussion, contre les traditions. Le conférencier a donc donné à lire et à voir Galilée: par ses portraits, par ses textes, notamment par la forme de dialogue utilisée pour faire valoir ses assertions scientifiques, sans oublier ses démonstrations mathématiques, assistées par des images. N’assiste-t-on pas, avec Galilée, à la naissance d’un nouvel humanisme? La qualification d’humanisme scientifique n’est sans doute pas la plus mauvaise. |
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