UNIVERSITES D'ETE
Ecologie et végétation
Ecologie et Insectes : stage d'initiation à l'étude des relations plantes-insectes
Floristique en Haute-Provence
Découverte de la flore des milieux ouverts montagnards et méditerranéens
Stage Ecologie, Ethnopaysages et GPS
Stage patrimoines et paysages
 
Ecologie et végétation
 

Organisation :

Professeur Jean Lejoly - Université Libre de Bruxelles

Dates :

3 au 12 juillet 2006

Participants :

25

Lien web : http://www.ulb.ac.be/sciences/bota/

Ecologie et Insectes : stage d'initiation à l'étude des relations plantes-insectes
 

Organisation :

Professeur Guy Josens - Université Libre de Bruxelles

Dates :

3 au 12 juillet 2006

Participants :

10

Les dix étudiants du stage d'initiation à l'étude des relations plantes-insectes (et quelques autres)
Rapport d’activités :

Je suis arrivé à Peyresq le 2 juillet afin de préparer le stage (installation du matériel, reconnaissance de l'état d'avancement de la végétation)
• J'ai encadré le stage d'initiation à l'étude des relations plantes-insectes du 3 au 11 juillet (dix étudiants ont suivi la totalité de ce stage) ;
• J'ai continué à capturer et à accumuler des insectes pour la collection qui restera en permanence à Peyresq et pourra servir de collection de référence pour les étudiants ;
• J'ai identifié une partie des insectes capturés au cours des deux années précédentes et j'ai continué (deux boîtes sur les quatre) à mettre la collection dans sa présentation quasi définitive.

Le stage d'initiation à l'étude des relations plantes-insectes

La conception du stage d'initiation à l'étude des relations plantes-insectes est assez différente des stages d'entomologie réalisés précédemment et s'inscrit dans l'esprit des enseignements mis en place par le processus de Bologne : il avait pour objectif général d'introduire les étudiants dans le processus de la recherche scientifique, de leur fournir une hypothèse de travail, de la tester et de communiquer leurs résultats.
Cette activité pouvait être valorisée par les étudiants à l'ULB soit pour 4 crédits au titre de l'intitulé "projet de recherche et communication scientifique" (BIOL-F-314) en 3ème année de bachelier en biologie soit pour 3 crédits au titre de l'intitulé "projet de recherche et communication scientifique" (BING-F-304) en 3ème année de bachelier des bioingénieurs.

Les objectifs spécifiques au stage étaient :
- Reconnaître et décrire les stades phénologiques de la floraison d'une plante
- Récolter et identifier les insectes qui fréquentent cette plante, en particulier les butineurs
- Observer un cycle d'activité nycthéméral des butineurs
- Expérimenter in natura et tester au moins deux hypothèses concernant la relation plante - butineurs, à savoir :
Une fleur entomogame privée de ses butineurs ralentit les étapes de la phénologie de sa floraison
Une fleur entomogame privée de ses butineurs augmente son attractivité pour les insectes
- Présenter un rapport avec support PowerPoint

Déroulement du stage d'initiation à l'étude des relations plantes-insectes

Le premier jour, les étudiants ont reçu une introduction au stage, à la description d'une succession de stades phénologiques, à la récolte et à l'identification des insectes et à l'approche scientifique d'une question. Je remercie Philippe Jauzein qui a fait un exposé sur la structure des fleurs entomogames et en particulier sur le développement des nectaires.
Lors d'une petite excursion dans et autour du village, les étudiants ont fait la connaissance des fleurs qui allaient leur être attribuées pour leurs observations. En fin d'après-midi, cette attribution a été faite par tirage au sort.

Au cours des jours suivants, les étudiants ont travaillé sur le terrain pour recueillir les données, à savoir : choix de leur site expérimental, observations et descriptions phénologiques (1 jour), description des inflorescences témoins et expérimentales et mise en place de l'expérience d'exclusion des butineurs à l'aide de tulle (1 jour), inventaire des butineurs sur les inflorescences témoins (3 jours), y compris l'observation d'un cycle nycthéméral d'activité des butineurs et en fin d'expérience les prises de mesures pour tester les hypothèses (1 jour).

Le travail de terrain : observer longuement, patiemment, pour acquérir les données
Le travail au laboratoire (l'observation de la structure des fleurs et l'identification des insectes) a été rendu possible par l'acquisition de 5 stéréomicroscopes grâce à un subside de Mme Mady Smets.

Les étudiants ont en outre participé à deux excursions dont celle du Courradour guidée par Jean Lejoly (et moi-même).
L'avant dernier jour, ils ont reçu une introduction aux méthodes statistiques (essentiellement au test du Khi carré) qui permettent d'objectiver leurs observations.

Afin de valoriser leur travail, les étudiants ont rédigé, après le stage, un rapport et l'ont présenté oralement avec un montage PowerPoint. À titre d'exemple, l'un des rapports, celui de Nina Wauters est fourni en annexe.
Le travail de laboratoire : observer la structure fine et identifier les insectes ;
ceci a été rendu possible par l'acquisition de 5 microscopes stéréoscopiques.
Travail sur la collection de référence

J'ai continué le travail entamé l'année passée et j'ai consacré beaucoup de temps à identifier les insectes de la collection de référence (située au-dessus du piano) : trois des quatre boîtes sont à présent pratiquement complètes. Il reste un ordre - celui des Hyménoptères - qui devra être analysé l'année prochaine.

Claude Moniquet a traité les boîtes à l'insecticide et replacé cette collection au mur de la salle où se trouve le piano.
Il faudra veiller à la maintenir à l'ombre pour que les insectes ne perdent pas trop rapidement leurs couleurs. En outre, il faudra chaque année la traiter préventivement contre les insectes déprédateurs.

Je tiens tout particulièrement à remercier Madame Mady Smets qui a accordé un subside à la réalisation de ce stage en permettant l'achat de 5 microscopes stéréoscopiques (voir photo ci-dessus)

Perspectives

L'étude des relations plantes-insectes a enthousiasmé les étudiants au point que certains souhaitent revenir à Peyresq l'année prochaine et se proposent pour aider à l'encadrement de ceux qui feront le stage.
Les conclusions n'ont pas été unanimement claires pour tous les étudiants, mais avant d'en faire une synthèse, quelques aspects techniques (voir photo ci-dessous) devront être améliorés.
Une inflorescence de Knautia a été emballée à l'aide de tulle afin de la rendre inaccessible aux insectes butineurs, mais comme le montre cette photo, l'exclusion n'est pas totale, quelques butineurs à très
longue langue (comme les lépidoptères) parviennent à butiner à travers l'emballage.
La technique devra être améliorée l'année prochaine pour éviter des problèmes d'interprétation !

Floristique en Haute-Provence
 

Organisateur :

Professeur Philippe Jauzein - Institut national agronomique de Paris-Grignon

Dates :

4 au 10 juillet 2006

Lien web :

http://www.inapg.fr/ens_rech/bio/Proplant/ProtPlantes.htm


RAPPORT D'EXCURSION A LA MONTAGNE DE BOULES

Cette excursion a eu lieu lors du stage de floristique de Peyresq, en juillet 2006.
Nous ne proposons pas de liste exhaustive des espèces présentes dans cette zone, particulièrement riche ; ce n'est d'ailleurs pas l'objectif de ces excursions. Nous allons simplement brosser un tableau succinct des raisons de la grande diversité floristique rencontrée.

1- L'altitude

Le départ de l'excursion se fait vers 1250 m, au début de l'étage montagnard ; le point culminant du circuit se situe à 2200 m, à l'étage alpin. Même si le flanc parcouru est très bien exposé, ce qui atténue fortement les différences entre étages de végétation (l'étage montagnard est ici très flou), l'ambiance change complètement entre les deux points extrêmes du parcours.

1.1- Vers 1200 m
On trouve ici, à proximité des cours d'eau, des bois sur alluvions.
- zone humide
Elle est dominée par les Frênes ; dans le sous-bois, on trouve, au milieu de diverses renonculacées, Colchicum autumnale, espèce toxique sélectionnée par un pâturage intensif.
- alluvions plus rocailleuses, légèrement surélevées
Les feuillus (Alnus incana, Tilia platyphyllos) sont mélangés à Pinus sylvestris qui devient dominant dès que le terrain est plus sec. Ce milieu est varié, suivant la densité des ligneux, suivant le niveau des alluvions, suivant la disponibilité en eau (texture du sol, apports latéraux…), et donc la flore très diversifiée.
Parmi les nombreuses familles représentées, on peur citer un fond de graminées (Achnatherum calamagrostis, Calamagrostis varia), accompagnées d'ombellifères (Bupleurum falcatum, Pimpinella saxifraga, Ptychotis heterophylla), et de nombreuses orchidées : Dactylorhiza maculata subsp. fuchsii, Epipactis atrorubens et différents taxons du complexe E. helleborine, Listera ovata
A proximité des pins, on trouve une famille d'espèces à mycorhizes, les pyrolacées : Pyrola chlorantha, P. rotundifolia.

1.2- Vers 1400 à 1800 m
C'est le domaine de la pinède. En adret, elle est peu différente depuis l'étage collinéen. Le milieu sec limite la croissance des arbres et les nombreuses clairières sont colonisées par des légumineuses ligneuses comme Cytisophyllum sessilifolium et surtout Genista cinerea. De nombreuses espèces sont des chaméphytes, en particulier parmi les labiées : Lavandula angustifolia, Satureja montana, Teucrium chamaedrys et montanum. Les pentes plus rocailleuses montrent Ononis striata quand les éléments sont fins, ou Laserpitium siler quand ils sont plus grossiers.

1.3- Vers 2000 m (pour les pentes éboulées, voir 5)
La flore la plus riche s'observe sur les rocailles calcaires stables qui surmontent le banc calcaire éocène. Quelques exemples de ce jardin d'altitude :
Aster alpinus, Geum montanum, Globularia cordifolia, Koeleria vallesiana, Leontopodium alpinum (station remarquable de l'edelweiss), Sempervivum arachnoideum, Senecio campestris, Veronica fruticulosa
Carex halleriana y atteint sans doute son record d'altitude !
Mais c'est au niveau des cols les plus ventés que pousse le fleuron de ce site, bien ancré par sa racine épaisse pivotante, et protégé par sa petite taille : Geranium argenteum. Cette espèce subendémique est très rare en France, limitée à quelques stations des Hautes-Alpes et aux crêtes de la région sur une vingtaine de kilomètres, par petites taches dès que les conditions sont réunies. Ce Géranium argenté est bien sûr protégé.

2- Opposition de versants

Les différents étages de végétation diffèrent nettement entre l'adret et l'ubac. Cependant, l'essentiel de l'ascension s'effectue en rive droite, sur le flanc S, et ne permet d'observer que de légères différences de boisement au gré des successions de thalwegs : les bois denses de conifères se localisent sur les flancs les plus frais (pinède mésophile).
On peut cependant noter un très bel exemple d'inversion altitudinale avec Epilobium dodonaei. La sous-espèce fleischeri, théoriquement alpine, colonise ici la base d'un éboulis de la rive gauche, vers 1300 m ; par contre, la sous-espèce dodonaei, pionnière sur les éboulis ensoleillés, atteint 1700 m sur l'autre rive. Les deux sous-espèces sont facilement entraînées par les rivières (en station abyssale pour la première) : il n'est pas rare, dans la région, d'y trouver des intermédiaires, à rechercher dans le lit principal du torrent.

3- Opposition calcaire/silice

Toute l'ascension se fait sur des sols riches en calcaire : roche plus ou moins compacte ou marnes. Il faut atteindre le col de la Vachière, pour voir sur le flanc en rive gauche l'extrémité de la nappe de grès d'Annot qui arrive ici à la crête (2400 m). Ces grès siliceux s'éboulent sur les marnes sous-jacentes, et sont colonisés, à cette altitude élevée, par le Rhododendron qui forme ainsi des peuplements denses semblant couler dans les couloirs d'érosion.
Sinon, seuls les replats des sommets montrent des plages de décalcification liées le plus souvent à une accumulation d'humus dont la dégradation est très ralentie. On trouve alors sur les rocailles Carex curvula ou Dryas octopetala.

4- Humidité ou sécheresse

Le flanc S, très ensoleillé, est généralement xérothermique. Sur les crêtes, la proximité de la roche-mère, et le blocage de l'eau sous forme de glace pendant toute la période hivernale, sélectionnent des espèces plutôt xérophiles (voir la flore des rochers).
Quelques associations végétales sont cependant liées à l'eau :
- eau permanente : sources et petits ruisseaux
Ces milieux sont souvent repérables aux touffes de molinie : Molinia cærulea subsp. arundinacea. On y trouve de nombreuses laîches : Carex davalliana, flacca, viridula subsp. brachyrrhyncha, panicea
- eau temporaire : cours des torrents
Milieux dominés par des saules : Salix eleagnos et purpurea, auxquels s'associent des arbustes caractéristiques : Myricaria germanica, Ononis fruticosa. La graminée la plus indicatrice est Calamagrostis pseudophragmites. On y trouve de nombreuses plantes en situation « abyssale », descendues des étages supérieurs, comme Gypsophila repens.

5- Degrés d'instabilité du substrat

Selon leur type biologique, les espèces végétales qui poussent sur un substrat brut, sans sol, vont se répartir en fonction de la mobilité de la roche, depuis des blocs très stables jusqu'à des milieux en perpétuel mouvement.

5.1- Rochers
Des espèces remarquables réussissent à survivre sur les rochers à toutes les altitudes. Ce sont des plantes très spécialisées, recherchant généralement une solitude totale (il y a peu à partager dans l'interstice d'une falaise), et acceptant pour cela des conditions extrêmes de sécheresse et surtout de froid. Athamanta cretensis et Globularia nana font partie de ces pionnières.

5.2- Rocailles instables
Quand les rochers s'effritent, ils donnent naissance à des rocailles ou éboulis très variables suivant la pente, la compacité de la roche, le sous-sol… hébergeant autant d'associations végétales à écologie très précise.
Ainsi, il faut une roche se débitant en petites plaques, sur un support marneux assez stable, pour trouver à l'étage alpin une des espèces les plus étonnantes : Berardia subacaulis, genre endémique des Alpes, très reconnaissable à sa rosette de larges feuilles blanchâtres et ses gros capitules épanouis au raz du sol. Une même situation à basse altitude favorise Tolpis staticifolia.

5.3- Eboulis
Quand la pente augmente ainsi que la quantité de cailloux (sous les rochers et falaises), se forment des éboulis. Plus le substrat est instable et plus il sélectionne des espèces pionnières dont l'appareil souterrain est adapté au déplacement des cailloux : généralement avec une souche profonde, ligneuse, bien ancrée dans le sol, émettant des tiges grêles, à croissance rapide, aptes à sinuer entre les éléments perturbés. La granulométrie est ici importante ; les plantes ne survivent que si la taille des éléments n'est pas trop grosse et leur épaisseur pas trop importante :
Laserpitium gallicum, Ligusticum ferulaceum, Nepeta nepetella, Silene vulgaris subsp. alpina,… et à haute altitude le magnifique Allium narcissiflorum.
Dès qu'un début de consolidation apparaît, en périphérie de la zone mobile, on observe Prunus brigantiaca, espèce endémique, qui participe à la diversité des pré-bois calcicoles. Dans cette même zone périphérique, les Silènes augmentent de taille, tout en gardant les feuilles de la sous-espèce alpina : le phénotype est alors intermédiaire avec la plante de plaine, ce qui suggère une interfertilité entre les sous-espèces.
Localisation des sites parcourus lors des excursions des 9 et 10 juillet
avec les étages de végétation correspondants
A travers ces commentaires, nous espérons avoir illustré la grande richesse de cette région, et avoir donné envie de profiter de ce spectacle à différentes échelles : magnifiques paysages, flore exceptionnelle, et pour ceux qui souhaitent aller plus loin, beauté et mystères de l'organisation florale.

Prof. Philippe Jauzein
Institut National Agronomique Paris-Grignon


Découverte de la flore des milieux ouverts montagnards et méditerranéens
 

Organisateur :

Faculté Universitaire Sciences Agronomiques de Gembloux

Coordinateur : Prof. Grégory Mahy, Marie Legast, Julien Piqueray (Laboratoire d'écologie)

Dates :

8 au 15 juillet 2006

Internet : http://www.fsagx.ac.be/ec/pages/Peyresq/entrer.htm

Participants :

Malorie Renneson, Arielle Guillaume, Julie Leclercq, Bernardine Ghysselincks, Céline Dewitte, Sarah Toint, Julie Lebeau, Fréderic Deschauwers, Stéphanie Bonnet, Audrey Lefebvre

Compte rendu :

Excursions réalisées :
9 juillet :
Découverte du sentier botanique de Peyresq sous un soleil radieux. Pique-nique dans la montagne. Découverte de la flore de l'étage montagnard inférieur.

10 juillet :
Tour du Courradour et début de la montée vers le Grand Coyer. Découverte de l'étage montagnard supérieur et de l'étage subalpin avec une belle population d'Edelweiss (entre autres)

11 juillet :
Découverte (vertigineuse) de la flore des falaises et des éboulis aux Gorges Saint-Pierre.

12 juillet :
Journée de repos et le premier déluge de la semaine.

13 juillet :
Déplacement jusqu'au Mercantour. Le groupe se scinde en deux. Une moitié se rend au col de la Cayolle, l'autre attaque le Mont Pelat. L'objectif est de découvrir la flore de l'étage alpin. La montée s'est faite sous le soleil, mais la descente (en catastrophe) a eu lieu sous le second déluge de la semaine. Le moral des troupes reste malgré tout au beau fixe.

14 juillet :
Découverte de l'étage collinéen aux Grès d'Annot en compagnie du Professeur Jean Lejoly. L'excursion se termine juste à temps pour éviter le troisième déluge. Ce dernier fut heureusement de courte durée, ce qui a permis de fêter dignement la prise de la Bastille sur la place de Peyresq avec un magnifique repas.
Professeur Grégory Mahy
Laboratoire d'écologie de la Faculté Universitaire Sciences Agronomiques de Gembloux

Stage Ecologie, Ethnopaysages et GPS
 

Organisation :

Université Libre de Bruxelles

Coordination : Jean-Paul Herremans et Jean Lejoly

Dates :

12 au 21 juillet 2006

Participants :

Lejoly Jean, Herremans Jean Paul, Vancraenenbroeck Monique, Herremans Yannick, Herremans Jonathan, Sirjacq Bertrand, Gernez Bertrand, Detry Raphael, Ilumbe Guy, Nguembou Charlemagne, Vanderick Lucien, Gille Ginette, Moniquet Jean Claude, Dechèvre Colette, Lejoly Florence, Dominique Bauwens.

Compte rendu :

L'objectif du stage était de réaliser une approche de :
- l'ethnopaysage de Peyresq,
- des notions d'ethnopaysage et de terroir,
- du suivi de l'évolution de la végétation appliquée au monitoring du changement climatique global,
- de la mise en place d'un sentier écologique,… en utilisant la découverte du GPS et de ses applications comme support et comme outil.

13 juillet : initiation de base au principe et au fonctionnement du GPS. Le village de Peyresq et ses abords ont servi de cadre pour ces premiers exercices.
En soirée exposé par Jean Paul Herremans. Introduction à la notion de terroir (aux notions d'ethnopaysage et de terroir). Bâti à partir de la présentation de l'histoire de la couverture végétale de l'Europe depuis la fin de la dernière glaciation, l'exposé suggère que les terroirs se sont créés à travers la mise en place progressive de l'exploitation des milieux par l'homme. Les notions de terroir et d'ethnopaysages sont donc très voisines. La notion de terroir englobe le milieu physique qui, au fil du développement des communautés rurales traditionnelles vivant largement en autarcie, a conditionné l'occupation de l'espace, les productions, les voies de communication qui à leur tour ont conditionné les communautés végétales et animales (milieux semi-naturels dans bien des cas) en interaction avec le même milieu physique. La notion de terroir englobe donc aussi les productions spécifiques, notamment sur le plan alimentaire, des différentes communautés rurales qui se sont ainsi développées dans une certaine harmonie avec le milieu naturel. L'ethnopaysage est le résultat visible de ces interactions, il est donc indissociable de la notion de terroir.

14 juillet : sentier vers La Braïsse. Le but de cette journée était de collecter les éléments de base d'un sentier écologique. Repérage de sections et de points de station : type de végétation et paysages, roches, kilométrage et altitudes au long du sentier, l'information géographique étant fournie par le GPS et les cartes de l'IGN France chargées sur le GPS.
Découverte du hameau de la Braïsse, un établissement humain en montagne, des caractéristiques physiques du milieu et l'usage que les habitants en faisaient, du parcellaire (GPS) et l'usage des parcelles. Le hameau de La Braïsse est un des “satellites” de Peyresq et participe donc au terroir de Peyresq. Recherche des points d'eau et/ou endroits humides susceptibles d'avoir servi pour l'approvisionnement en eau, aspect auquel la réponse n'a pas encore été trouvée lors du stage. A noter que dans l'ancien patois local “La Braïsse” signifie “le lieu humide” ce qui implique en principe que de l'eau était effectivement disponible sur place. Il est probable qu' à ce stade des travaux de terrassement exploratoires avec le support d'un sourcier ou d'un puisatier soient nécessaires.

15 juillet : excursion sur le Courradour. Fixation par GPS d'un réseau de parcelles de suivi du changement global du climat sur le Courradour y compris relevés de végétation. Cette activité a été un support pour la découverte de la flore de Peyresq. Ces parcelles ont été mises en place par Jean Lejoly. Cette activité sert de support à une initiation à la flore et la végétation de la région de Peyresq. Méthodologie du suivi de la végétation appliquée à la conservation de la biodiversité en général, importance de la précision des localisations pour des suivis ultérieurs fiables y compris à très long terme.
Sur la barre du Courradour… de la botanique à l'alpinisme
il n'y a qu'une marche à franchir.
Dégagement du sentier botanique par les participants au stage GPS.

16 juillet : le sentier botanique. Repérage des points de station, nettoyage et débroussaillage.

17 juillet : Nouvelle journée à La Braïsse avec recherche d'un sentier de jonction vers le Chastellard. Cette journée était dédiée à la recherche d'un passage praticable de La Braïsse vers le Chastellard qui a sans doute dû exister autrefois selon les habitués de Peyresq (bien que l'utilité d'une telle liaison ne soit pas évidente pour un novice de la région puisque le Chastellard disposait d'une liaison directe par ce qui est maintenant devenu le sentier botanique).

18 juillet : nouvelle journée à La Braïsse et dégagements de cheminements sur ce site, cartographie sur le site et recherche d'un raccordement vers le Cul de Bœuf par le Sud-Est de La Braïsse.

19 juillet : Journée libre. En soirée, exposé sur les applications et les implications des notions de terroir et d'ethnopaysage au sens large, sur le maintien de la biodiversité et de l'agriculture en régions de moyenne montagne et en régions d'agriculture difficile de façon générale. Considérations sur l'importance des terroirs par rapport à la qualité des produits alimentaires (propriétés organoleptiques sur la base de travaux menés par l'INRA dans le Beaufortain), participation au développement des terroirs de races régionales bien précises (Limousin; Salers, Tarinne, Abondance,…) et contribution de ces races à la qualité spécifique des produits d'un terroir. Présentation et discussion sur l'importance que le concept de terroir ou d'ethnopaysage peut revêtir pour une diversification des productions agricoles avec une option vers les produits de qualité et/ou originaux (sur base éventuellement d'écosystèmes particuliers ou actions spécifiques: moutons des tourbières en Belgique; le paysage a du goût dans les Vosges ; moutons de pré salés; …). Contribution de telles démarches à la conservation de la biodiversité en milieu rural. En effet les terroirs encore bien conservés (comme les plateaux du Velay ou les Planèzes du Cantal) sont souvent des régions dont la biodiversité est encore bien préservée.

20 juillet : journée à Peyresq ; interprétation des excursions synthèse et préparation de la structure d'un dépliant consacré au sentier écologique (rebaptisé sentier découverte du terroir de Peyresq).
Un des points de station remarquable du sentier
botanique de Peyresq les genévriers thurifères.
Les carrés permanents de suivi du changement climatique sur le Courradour, quelques cairns pour les repérés, mais aussi des piquets solidement
bétonnés et maintenant un repérage GPS

Au cours du stage les participants se sont familiarisés avec les principes de base et l'usage du GPS. Calibrations, enregistrement de points fixes, way-points, enregistrement d'itinéraires, utilisation du fonds cartographique IGN sur le GPS, sauvegarde des données sur PC, report des itinéraires sur cartes IGN, traitement des données pour produire des cartes plus sophistiquées.Plusieurs GPS étant mis à disposition par le Laboratoire de Botanique Systématique et de Phytosociologie chacun a pu travailler de façon pratique avec ce matériel.Le GPS s'est révélé particulièrement utile et efficace lors de la recherche de nouveaux itinéraires et/ou de la réouverture d'anciens sentiers. En outre la combinaison avec les cartes digitales de l'IGN, spécialement adaptées à l'usage du GPS, donne la possibilité de dessiner et éditer des cartes avec des itinéraires de promenades.Le GPS de base s'est cependant révélé très sensible à la présence d'une couverture forestière, l'enregistrement d'itinéraires est alors compromis ainsi que la fixation de positions précises.Des GPS plus pointus permettent cependant de lever ces obstacles.

La réouverture de l'éventuel ancien chemin qui reliait sans doute La Braïsse au Chastellard s'est révélée particulièrement difficile.A basse altitude le passage est extrêmement difficile, seul un petit groupe de stagiaires est parvenu à effectuer la jonction. Mais pour établir un itinéraire vraiment praticable pour la majorité il faut sans doute passer à une altitude beaucoup plus élevée comme l'indique l'analyse des photos réalisées à partir de la barre du Courradour et qui montrent une séquence de ravins en éboulis très peu praticables. La comparaison avec les cartes anciennes suggère d'ailleurs que ces ravins se sont élargis au fil du temps par une reprise d'érosion dans les éboulis non indurés qui couvrent une bonne partie des versants. L'établissement d'un itinéraire en altitude élevée reste une possibilité à développer mais sans lien avec l'histoire du site, ce serait plutôt (ce qui n'élimine pas tout intérêt) un circuit “touristique”. La liaison la plus directe qui a pu être réalisée durant le stage restant sans aucun doute réservée aux plus sportifs et audacieux, pour ne pas dire casse-cous.
En guise de solution alternative à ce problème les participants au stage ont entamé la recherche d'un ancien cheminement qui devait exister vers le cul de bœuf et de là vers Méailles. Le début d'un sentier a pu être identifié et reporté sur carte IGN grâce au GPS. L'idée de base est d'établir une liaison avec le chemin royal qui descend de Peyresq vers Peyresq gare. La combinaison des coordonnées affichées par le GPS avec la carte IGN et ses courbes de niveau doit permettre de poursuivre facilement le travail d'autant que des sentiers sont encore cartographiés sur le versant faisant face. Du pain passionnant sur la planche du prochain stage !

Le sentier botanique existant a été entièrement recartographié (et au passage il a été sérieusement entretenu et réouvert, la broussaille se montrant envahissante), les jalons manquants ont été identifiés et une carte précise a été relevée. Il est à noter que les cartes les plus récentes de l'IGN France se révèlent de très bonne qualité car les itinéraires des sentiers sont très cohérents avec les levés GPS réalisés pendant le stage. Les matériaux sont donc disponibles pour une réédition modernisée du guide.

Le sentier écologique en projet a été entièrement repéré et cartographié. Il sera non pas une redite du sentier botanique, comme son nom l'indique centré sur la flore, mais bien un sentier focalisé sur les communautés végétales et l'occupation traditionnelle de l'espace par les communautés rurales. Il trouve son point de départ au cœur même du village de Peyresq, centre vital du terroir de Peyresq. Les éléments linéaires et les points de station dignes d'intérêt ont été repérés et une description préliminaire en a été réalisée. Ce travail comprend aussi bien les aspects biologiques et écologiques au sens strict que des aspects patrimoniaux et ethnographiques comme les anciens établissements humains et les ouvrages d'arts associés qui passent aisément inaperçu si l'attention du promeneur n'est pas spécifiquement éveillée.Des volets plus contemporains mais tout aussi importants, comme les vergers expérimentaux développés par un passionné de pomologie sont également pris en compte. Ce sera donc bien un “Sentier du Terroir de Peyresq”.
Jean-Paul Herremans

Stage patrimoines et paysages
 

Organisateur :

Professeur Marie-Françoise Godart - Université Libre de Bruxelles

Dates :

13 au 22 juillet 2006

Participants :

Deconinck Mireille (B), Michel Hermand (B), Wilquet Véronique (B), Potvliege Chantale (B), Dewitte Ben (B), Debecq Michel (B), Collard Alain (B), Van den Eyden Anne (B), Collard Fanny (B), Gilis Dimitri (B), Fricke Ernest Jean(B), Cammaert Régine (B), Moreaux Dominique (B), Viroux Fanny (B), Viroux Robin (B), Viennot Jacques (F)

Compte rendu :

L'objectif du stage est double : favoriser la transdisciplinarité et les échanges humanistes.
Le thème : patrimoines et paysage, se prête bien à ces échanges, par la nécessaire approche multidisciplinaire des patrimoines (naturels, paysagers et culturels) et du paysage actuel. Cette approche doit faire appel à des notions complexes et complémentaires portant sur l'environnement au sens large, mais aussi à des notions en lien avec la culture et les sociétés. Chaque société traite et gère son environnement selon sa culture et son passé, mais aussi selon l'époque envisagée.

Le stage propose dès lors des activités destinées à fournir des clés de lecture des patrimoines et des clés pour les échanges essentiels à la construction d'un savoir partagé et de comportements éthiques et socialement responsables.

La variété des participants est gage du bon fonctionnement de ce principe : âges multiples et variés (de 15 à 62 ans) ; formations, activités et parcours professionnels différents ont permis de nombreux échanges de vue et de savoirs entre animateur et participants, mais aussi et surtout entre participants.

Le stage s'est déroulé suivant le canevas suivant :
13 juillet : accueil des participants - introduction au stage.
Soir : danses corses avec J. Viennot.

14 juillet : sentier du Chastellard - explications sur la flore, la gestion, les paysages, l'entretien (ou la remise en état) actuel des sentiers, leurs usages anciens.
Soir : banquet sur la place pour la fête nationale française.

15 juillet : visite des grès d'Annot - explications sur les relations plantes-sols ; valeur et gestion des paysages, nécessité de gérer les points de vue (aspects touristiques) ; économies d'énergie ; commentaire sur la châtaigneraie et l'économie de la châtaigne (+ son regain d'intérêt actuel). Dans Annot : introduction au Campus Platon et son rôle dans la ville, la vallée et le développement de la pratique scientifique en général ; visite du centre historique ; débat sur l'histoire et l'évolution du tourisme, lien avec le train des Pignes ; exposé sur la vision d'urbanisme et aménagement du territoire développée dans la commune.
Brève visite à Méailles.
Débroussaillage
des restanques

16 juillet : ascension du Puy de Rent. L'élément essentiel de la journée est la solidarité. Malgré les grandes différences de capacités physiques, tous les membres du groupe ont œuvré pour que chacun puisse arriver au sommet. Débats sur l'importance de la solidarité. Au sommet ; commentaires sur le paysage, les sports « d'aventure » motorisés (des pratiquants étaient au sommet en même temps que nous !) et les impacts des loisirs en général sur l'environnement et plus spécialement le milieu naturel. Découverte de deux stations d'Edelweiss, débat sur les principes de conservation et protection des espèces et habitats (í directives européennes). Consolidation de kairn. Pratique du développement local en faisant appel aux activités économiques locales.

17 juillet : briefing sur les activités passées et à venir avec le groupe. Visite de la miellerie Chaillan : explication sur le miel… pique-nique au lac des Sagnes : discussion et échanges sur le développement de la vallée, les conflits d'usage qui en découle. Visite de Beauvezer et Villars-Colmar ; installations de chaudière au bois ; projet de reconversion des activités industrielles de la vallée (exposé sur la filière bois) en compagnie de Henri Dalbiès, responsable ONF retraité et président du pays des 3V.
Soir : conférence grand public de Michel Hermand sur la vie de Mozart.

18 juillet : programme prévu : excursion empruntant le « train des Pignes » avec arrêt à Entrevaux et à Touet/Var. Une partie du groupe descend à pied à la halte de Peyresq, l'autre en voiture à la gare de Thorame (pour permettre un retour à une heure correcte pour le service). Désorganisation des Chemins de Fer de Provence : la réservation n'est pas enregistrée ; refus de prendre des groupes en été, malgré la publicité : important débat sur la gestion du tourisme dans la région, sachant que le tourisme est l'une des seules activités économiques capable de maintenir un niveau d'emploi et de revenus suffisants…
Retour mouvementé des deux groupes sur Peyresq et travail en commun sur les terrasses de Peyresq, selon les indications de JC Moniquet.
Soir : conférence de Camille Chasseloup sur les pommiers de Peyresq et les variétés anciennes.

19 juillet : excursion au Parc National du Mercantour ; promenades variées selon le niveau des participants ; exposés communs sur la protection et la conservation de la biodiversité et de la nature. Historique des mesures de protection ; extension mondiale, type de gestion, de problèmes ; moyens financiers, engagement des populations concernées et de la société en général. Nécessité de telles mesures, de développer la recherche scientifique sur les écosystèmes et les techniques anciennes de gestion agro-sylvo-pastorales.
Retour tardif car longue journée.

20 juillet : matinée consacrée à l'achèvement des travaux de dégagement des terrasses ; débat sur la nécessité de travaux communautaires et d'implication des résidants dans la gestion du site. Le patrimoine demande du respect, de la prise en compte, de la gestion et donc, du temps. Il n'est pas sain que les touristes ou visiteurs de manière générale « consomment » le patrimoine : il ne s'agit pas d'un bien marchand !
Excursion à pied vers la Colle Saint-Michel, repas sur place dans une logique de développement local. Poursuite des discussions sur le patrimoine et la gestion des zones rurales en déprise. Retour à pied pour la majorité du groupe. Visite de l'église avec Louisette.
Apprentissage des danses corses (J. Viennot) en vue de la soirée du 21 juillet.

21 juillet : journée consacrée au tourisme et ses impacts sur les régions de montagne. Visite du marché de Colmars : importance de cette activité dans l'économie locale, émergence des produits du terroir et retombées sur l'agriculture; pique-nique à la cascade de la Lance avec débat sur les impacts environnementaux de ces activités ; visite de la station de ski de la Foux d'Allos et exposé-débat sur la valorisation de la montagne par les sports d'hiver et la complémentarité avec la saison d'été.
Soir : banquet pour la fête nationale ; danses corses sur la place après le repas.

Professeur Godart Marie-Françoise, 15/11/2006
ULB environnement