CULTUREL
La collection : origine, processus, limites à partir de l’exemple de Nicolas-Claude Fabri de Peiresc
Art et Culture
Groupe de jazz vocal Jazzalam
 

La collection : origine, processus, limites à partir de l’exemple de Nicolas-Claude Fabri de Peiresc

Organisateur : Association Générale des Conservateurs des Collections Publique de France - PACA (AGCCPF-PACA)
Coordinateur : Christine Cordina-Baixe, Christine Breton, Mireille Jacotin et Bruno Lochon
Dates : 10 et 12 juin 2008
Participants : Christine Breton (F), Jean-Paul Capron (B), Flore Cesar (F), Louis Colot (B), Christine Cordina Baixe (F), Jean Dhombres (F), Victoria Elhadad (F), Jakline Eid (F), Monique Gabriel (B), Gaston Godard (F), Nadine Gomez (F), Sabine Got-Castellvi (F), Mireille Jacotin (F), Guy Lassine (B), Jean Lejoly (B), André-Jean Marc Loechel (F), Florence Mazella (F), Joëlle Pournot Bouvry (F), Josette Rivallain (F), Louise Sgaravizzi Navello (F).
Compte rendu :

Mardi 10 juin 2008 :

Louise Sgaravizzi-Navello, Docteur de l’Université de Nice et habitante de Peyresq
Visite commentée du village de Peyresq.

ORIGINE

Jean Dhombres, Directeur d'études, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris - Membre de l'Académie internationale d'histoire des sciences
Le dessein de la collection par son dessin
Peiresc a collectionné des choses de la nature, mais aussi leur représentation par le dessin, avec des cartes de la Lune, ou le registre des observations des satellites de Jupiter; autant qu'il a collectionné des monnaies les classant à sa façon, fait la collecte des archives sur les différents droits européens, ou emmagasiné les spécimen de momies et les signes d'une astrologie presque ravivée par les découvertes des temps modernes qui détruisent la vision aristotélicienne du Monde. Faute de pouvoir les acheter, il a fait faire les dessins de marbres grecs avec leurs inscriptions, ou de camées célèbres, et jusqu'à un Bouddha thaï, dont c'est peut-être la première apparition en Europe. Il a aussi débuté la collection des fossiles coquilles et formé ainsi une proto-géologie.
Est-ce un dessein scientifique qui organise ses dessins, et le contraindrait de faire réaliser plusieurs représentations sous différents angles de la même pièce ? Comment transforme-t-il la curiosité en ce premier 17ème siècle ? Il associe les peintres contemporains comme Pierre-Paul Rubens et Claude Mellan, à l'idée de la collection organisée qui fait sens historique. Quelle leçon pour nous aujourd'hui que cette association de l'art contemporain et de la collection ? Quel est le sens d'une collection qu'achètera au final l'Etat ? Y a-t-il un droit moral qui ferait de la collection un patrimoine inaliénable ?

Christine Breton, Conservateur du patrimoine, programme européen du patrimoine intégré de la ville de Marseille
Le Prince des Curieux et l'Ermite
En 1629, lors d'une épidémie de peste, deux collectionneurs aixois traduisent un texte syriaque... Dans les lettres de Messieurs de Peiresc et de Chasteuil, se trame sourdement l'implicite de la collection. En les racontant, soutenus par les méthodes de Pierre Legendre, nous chercherons ce que la collection ne voit pas de la collection. Cette quête illustre un des enjeux actuels de l'association AGCCPF: comment intégrer les trois fondamentaux du développement durable dans la création ou l'enrichissement d'une collection publique ?
Comment fonder le musée “durable” du 21ème siècle ? L'auteure propose là une hypothèse partielle : si la collection est un discours de fondation, il est partageable, une fois que nous avons tout perdu.

Josette Rivallain, Maitre de conférences au musée de l’homme et au Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN)
La collection d'ethnologie africaine
La notion de collection d'ethnologie s'étoffe au XIXe siècle, héritière des Cabinets de curiosités : elle sert notamment à expliquer la signification des objets archéologiques. Les collections sont constituées sur la grille d'une classification précise répétée de 1830 au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et sont le reflet des visions européennes du reste du monde.
Mercredi 11 juin 2008 :

PROCESSUS DE DÉVELOPPEMENT

Gaston Godard, Institut de physique du globe de Paris, CNRS et Université Diderot (Paris VII)
La collection géologique de Peiresc, un exemple de cabinet naturaliste au XVIe siècle
Il ne reste rien des collections de sciences naturelles de Peiresc, qui ont été malheureusement dispersées avec le temps. Cependant, les nombreux manuscrits conservés à Carpentras permettent de se faire une idée claire des naturalia que comportait son Cabinet. Les bézoards, pierre de jade, ou autres pierres aux prétendues propriétés curatives en étaient absentes. En revanche, s'y trouvaient de nombreuses “pierres figurées” (fossiles), des “dents de géant”, ou encore des pierres aux propriétés singulières, comme la “pierre nageante du Poictou”, ou la pierre luminescente de Bologne. Cette collection traduit l'intérêt de Peiresc pour les questions scientifiques de son temps, comme l'origine des fossiles, la querelle des géants, ou l'origine des volcans. Des questions sur lesquelles Peiresc a tant écrit, sans jamais rien publier de ces recherches.

Joëlle Bouvry Pournot, Conservateur du patrimoine, Chargée du Cabinet des Monnaies et Médailles de Marseille
L’esprit de collection : la collection numismatique
Le médaillier de Nicolas-Claude Fabri de Peiresc, d’une grande richesse, est prétexte à la réflexion sur la constitution d’une collection numismatique. Son élaboration est un exercice familier des princes et esthètes de la Renaissance, qui voient dans la succession des belles “médailles”, une reconstitution de l’histoire du passé antique. Certains, même, comme Hubertus Goltzius, n’hésitent pas dans leurs ouvrages publiés, à inventer des pièces manquantes, devant servir leur logique historique. En suivant les traces de la passion, à partir de ces premiers exemples, qu’en est-il aujourd’hui ?

Thierry Sarmant, Conservateur en chef du patrimoine, directeur-adjoint du département des Monnaies, Médailles et Antiques de la Bibliothèque nationale de France
Du privé au public: les grandes collections parisiennes - bibliothèques, archives, musées - du XVIIe au XIXe siècle
Il s'agit de montrer comment la frontière entre collection privée et collection publique s'est déplacée à partir du XVIIIe siècle, comment on est passé d'une définition de la "collection publique" par l'accessibilité au public à une définition par la domanialité publique. Le propos s'appuiera sur les manuels destinés aux savants comme sur les guides de Paris publiés au XVIIe et XVIIIe siècles. Les exemples seront choisis aussi bien parmi les bibliothèques et les cabinets de curiosité que dans d'autres types d'établissement - jardin royal, dépôts d'archives.

Sabine Got Castellvi, Responsable du musée des monnaies et médailles Joseph Puig, Perpignan
Une collection privée à l’origine de la création d’un musée numismatique
Numismate, bibliophile, amateur d’art … Joseph Puig a passé sa vie à accroître ses collections profitant de ses déplacements professionnels pour acquérir, en particulier, de nouvelles monnaies. Très attaché à sa ville natale et n’ayant plus d’héritier, il a légué la majorité de ses biens à la ville de Perpignan, et notamment son importante collection numismatique. C’est donc par testament et grâce à des clauses bien précises que le musée des monnaies et médailles Joseph Puig a été créé. Cette collection est actuellement l’une des plus conséquentes de France.


Jeudi 12 juin 2008 :

LIMITES …

Jean Lejoly, Professeur à l'Université Libre de Bruxelles
Lecture du paysage
Promenade botanique autour du village de Peyresq pour illustrer les corrélations qui dans la nature régissent la répartition des biocénoses. L'accent sera mis sur les rapports étroits qui, dans la nature, unissent les plantes aux sols et aux climats. Problématique des risques de disparition des ethnopaysages qui constituaient le patrimoine naturel
entourant le patrimoine bâti de Peyresq. Faut-il lutter pour garder ces ethnopaysages en contrant la reforestation naturelle particulièrement favorisée par le réchauffement climatique et l'abandon des terres ?

Monique Gabriel, Docteur en Sciences
L'herbier numérique
Présentation de la conception du site “herbier numérique” qui a pour objectif de valoriser auprès du grand public le patrimoine botanique du Pays A3V (Asses, Verdon, Vaïre, Var). Ce site est construit comme un outil d'aide à la détermination floristique (identification de la flore) et se présente comme un vecteur de connaissance et donc de protection des milieux.

Nadine Gomez, Conservateur du Musée Gassendi à Digne-les-Bains dont la muséographie est inspirée des cabinets de curiosités présente quelques oeuvres emblématiques du musée comme medium.
Ursus maritimus
Les cabinets de curiosités, les collections, les muséographies et les musées eux-mêmes sont les centres d'intérêts de nombreux artistes contemporains.
Parmi eux, l'oeuvre de l'artiste américain Mark Dion est à la fois observation critique du mode de fonctionnement du musée et des collections, et consciente du monde dans lequel elle s'inscrit.
Nadine Gomez présente le projet ursus maritimus qui interroge la compulsion conservatrice et l'atteinte à l'environnement. Faut-il poursuivre les collectes naturalistes pour les collections de musées ?
Quelle est la limite des prélèvements dans la nature ? sont quelques-unes des questions que pose ce travail.


Art et Culture

Organisateur :

Peyresq Centre d'Art International

Coordinateur :

Frank Vantournhout

Dates :

1 au 15 août 2008

Participants :

Frank Vantournhout (B), Eva et Adrien Versaen (B), Irène et Léon Levkovitch (F), Christian Nowicki (F), Anne-françoise Bernimolin (B), Teo et Cécile Peters (B), Jean-Paul et Roza Céalis (F).

Compte rendu :

Rencontres “Arts plastiques” 2008

Au début du mois d’août, Peyresq vit sous le signe de l’art et de la culture.
Les rencontres “arts plastiques”, le jazz et plus tard les poètes et philosophes.
C’est un moment très intense parsemé de conférences, de concerts et d’expositions.
Les plasticiens aiment s’y retrouver pour partager leur travail
et leur émotion devant cet incommensurable paysage.
Une lumière méridionale, légèrement atténuée par les jeux d’ombres dans les reliefs,
propose une vision juste de la couleur.
Chaque artiste y trouve les ressources nécessaires pour y faire évoluer son travail personnel, réaliste ou abstrait.
Les sculpteurs travaillent sur une vaste, plate-forme à l’entrée du village,
qui est également un point de vue exceptionnel.
Les peintres et les dessinateurs cherchent l’endroit le plus approprié à leur travail.
Les nombreux échanges, autour du travail de chacun, s’articulent le plus souvent en soirée et,
bien entendu, au moment des repas pris en commun.
Cette expérience unique enrichit chaque artiste, tant par les confrontations
entre les différentes personnalités présentes, que par les relations avec les musiciens.
Afin de favoriser les échanges cette rencontre se termine par une exposition
dans un des lieux du village, arrosé d’un excellent vin d’orange.

Frank Vantournhout.

Teo (le nouveau)… et sa création
Adrien et le mélèze, transformé en stèle à la gloire de St.-Michel …
L'expo… et les apéros rencontres…
Charles Balduzzi, “Guitares du monde“,
après son concert à l’église de Peyresq
le mercredi 6 août 2008.

Nombre d’auditeurs : 85.

 

Groupe de jazz vocal Jazzalam

Organisateur :

Jazzalam

Coordinateur :

Olivier Hérault

Dates :

5 au 12 août 2008

Concert :

Allos - salle des fêtes- 10 août 2008

Auditeurs : 270
  
Compte rendu :

Quand Jazzalam se met au vert…

Un grand grand Merci !!!

Un soir d'hiver, Olivier nous a dit connaître un lieu magique où les artistes étaient accueillis comme des rois, un village authentique, là-bas au creux des Alpes de Haute Provence....
Pouvait-on vraiment le croire tant ses yeux brillaient à la seule évocation de Peyresq ?!
Nous avons décidé de tenter l'aventure, aussi intrigués que séduits collectivement à l'idée d'y passer ensemble cette semaine du mois d'août ...

Comment vous dire le bonheur que furent ces jours de vie commune - une première pour Jazzalam ! : l'accueil de Jean et de toute l'équipe attentive au bien-être de chacun, le calme du site, la découverte de l'histoire magnifique de Peyresq, les paysages apaisants, les repas festifs de chaque jour, les fous-rires nocturnes dans les chambres le soir, les retrouvailles du matin autour des petits enfants se frottant les yeux, les amis belges chaleureux, la lavande et le génépi, familiers compagnons ...
Oui, Peyresq est magique : dans une harmonie qui resta sans nuage, nous avons travaillé comme des forcenés ! Le bon air, sans doute, avait décuplé l'énergie de Vincent, notre chef bien aimé, tout comme la nôtre...
Nous avons donc chanté plus de dix heures par jour, pour le plaisir, pour progresser aussi...
L'un de nos meilleurs souvenir restera certainement le concert "en famille" offert aux peyrescans dans la ravissante église du village, dont l'acoustique parfaite pour notre répertoire jazz ne fut pas la moindre de nos bonnes surprises...

Et puis il y eut le concert d'Allos, destiné aux estivants et aux habitants de la vallée, qui remplirent à la fois la salle et nos coeurs par leur attention et leur chaleur...

Deux concerts magiques à Peyresq et Allos
Nous aimerions que ces images sachent exprimer aussi toute la reconnaissance qui est la nôtre à votre égard : Peyresq Foyer d'Humanisme porte bien justement son nom. Nous en avons goûté chaque jour la singularité et rêvons déjà, vous n'en serez pas surprise, de nouveaux jours là-bas... l'été prochain... peut-être ?

Aline Pradel